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Syndrome prémenstruel : connaître sa cause pour pouvoir l’apaiser

Photo du rédacteur: Emilie ClaquinEmilie Claquin

Introduction

Le syndrome prémenstruel ou SPM regroupe divers symptômes physiques, émotionnels et comportementaux qui apparaissent chez certaines femmes avant leurs règles. 

Au XIXe siècle, les troubles hormonaux des femmes, lorsqu'ils se manifestaient par des symptômes psychologiques tels que l'anxiété ou l'irritabilité, étaient souvent mal compris et conduisaient à l'internement en hôpital psychiatrique. À cette époque, le terme "hystérie" était fréquemment utilisé pour désigner ces manifestations.

Aujourd'hui, bien que le cycle menstruel ne soit plus un sujet aussi tabou, il reste encore des progrès à faire pour une meilleure compréhension de son fonctionnement, tant chez les femmes que chez les hommes. L'essor des réseaux sociaux a contribué à une plus grande diffusion de l'information, permettant de briser le silence autour de ces questions. Sur des plateformes comme Instagram, on trouve de nombreux témoignages sur le SPM ainsi que des publications éducatives sur les troubles du cycle menstruel.

De plus en plus de femmes se tournent désormais vers des médecines alternatives, cherchant à éviter les contraceptifs hormonaux et à mieux comprendre leur corps. Elles sont conscientes des avantages d'une approche holistique dans la gestion de leur santé.

En naturopathie, le syndrome prémenstruel est un motif de consultation fréquent, car une prise en charge globale et naturelle peut avoir des effets bénéfiques. Un des principes clés de la naturopathie est le causalisme, et cet article s'appuiera sur cette idée pour explorer comment aborder les désagréments du SPM en fonction de ses causes profondes.


Syndrome prémenstruel, qui es-tu ?


Le syndrome prémenstruel (SPM) est un ensemble de symptômes physiques ou psychiques invalidants qui peut toucher toutes les femmes qui ont des menstruations (que celles-ci soient régulières ou non). 

Ces symptômes varient d'une femme à l'autre et peuvent inclure des douleurs abdominales, des maux de tête, des fluctuations d'humeur, une sensation de fatigue, une sensibilité accrue des seins, des troubles du sommeil, une augmentation des envies alimentaires etc.

Le point commun de toutes ces femmes est la période durant laquelle ces symptômes apparaissent : avant leurs règles.

Selon l’Inserm, «Le SPM concernerait 20 à 40% des femmes en âge de procréer, avec des manifestations d’intensité variable. Il perturbe la vie sociale, professionnelle et familiale d’un tiers d’entre elles et constitue un réel handicap dans environ 5% des cas, lorsqu’il est associé à des symptômes analogues à ceux de la dépression majeure (on parle alors de trouble dysphorique prémenstruel, ou TDPM).»

Lors du SPM, plusieurs changements physiologiques se produisent : on observe une fragilité neurobiologique, accompagnée d'une modification du rapport entre les œstrogènes et la progestérone. De plus, la sensibilité des récepteurs hormonaux se modifie, tandis que la sérotonine diminue de manière physiologique et que les prostaglandines inflammatoires augmentent. 

Un SPM est donc la conséquence d’un déséquilibre hormonal et d’une augmentation transitoire d’agents inflammatoires.


La désadaptation, la cause majeure du syndrome prémenstruel


Le SPM résulte généralement d’une désadaptation, fruit d'une combinaison de facteurs hormonaux, nutritionnels, psychologiques et liés au mode de vie, souvent interconnectés. On peut rajouter à cela des causes physiologiques. En effet, dès 35 ans l’ovulation devient moins qualitative ce qui entraîne des répercussions sur le syndrome prémenstuel avec notamment une baisse de la progestérone, moins synthétisée par le corps jaune issue de l’ovulation.  


L’hyperoestrogénie relative au manque de progestérone

L'hyperœstrogénie relative se produit lorsque les niveaux de progestérone sont insuffisants par rapport aux œstrogènes, même si ces derniers restent dans les normes. 

Comme expliqué ci-dessus, une ovulation non optimale ou une absence d’ovulation entraîne un manque de progestérone. Ce manque peut rendre les phases prémenstruelles plus anxieuses et difficiles émotionnellement, avec des symptômes de nervosité, de troubles du sommeil et un cycle irrégulier.

Exemples de facteurs qui peuvent amener à une ovulation non optimale : le sous poids, la pré ménopause, le stress, la fatigue surrénalienne, un déficit énergétique, un excès de prolactine, une mutation du gêne MTHFR, des mitochondries pas assez fonctionnelles, les perturbateurs endocriniens, un excès d’androgènes, un manque de fer, un manque de cholestérol, etc.

Exemples de facteurs qui peuvent amener à un manque de progestérone au delà du trouble d’ovulation : le stress, certaines carences ou déficits en micronutriments, une alimentation riche en sucre, un déséquilibre des prostaglandines, une hypothyroïdie, une inflammation de bas grade, etc.


L’hyperoestrogénie vraie

L'hyperœstrogénie vraie est une condition où le corps produit un excès d'œstrogènes, créant un déséquilibre hormonal. 

Un excès d'œstrogènes peut provoquer des symptômes physiques marqués, tels que rétention d'eau, ballonnements, seins douloureux, règles abondantes, ainsi que des sautes d'humeur et de la fatigue.

Exemples de facteurs qui peuvent amener à une détoxification de mauvaise qualité : perturbateurs endocriniens, anémie, inflammation, alimentation de mauvaise qualité, excès d’alcool, stress, hypothyroïdie, déficit en cofacteurs de détoxification, etc.

Exemples de facteurs qui peuvent amener à une surproduction d’œstrogènes : excès d’insuline, dysbiose, insulinorésistance, constipation, surpoids, hyperstimulation ovarienne, etc.


Les relations de cause à effet qui impactent le SPM

Le SPM résulte d'interactions complexes entre hormones et neurotransmetteurs. Voici quelques exemples :

  • L’hypothyroïdie, avec une baisse des hormones thyroïdiennes (T3 et T4) et une mauvaise détoxification des œstrogènes, réduit le métabolisme énergétique, ce qui peut aggraver la fatigue, la dépression et les troubles de l’humeur.

  • La dopamine, neurotransmetteur régulant la motivation et le plaisir, diminue en réponse aux variations hormonales, particulièrement avec la baisse de la progestérone, entraînant une démotivation et un repli sur soi. 

  • Le neurotransmetteur GABA (calmant, anti stress, apaisant) baisse aussi en même temps que la progestérone à la fin des règles.

  • Le cortisol, hormone du stress, en excès chronique, épuise la production de progestérone au profit de la sécrétion d’aldostérone, causant rétention d’eau, ballonnements et tension artérielle élevée.

  • La sérotonine, qui régule l'humeur, diminue sous l’effet de la chute d’œstrogènes car elle suit la même courbe que ces derniers, exacerbant anxiété, irritabilité et dépression. 

À cela s’ajoute l’impact du mode de vie. Un manque de sommeil, l'absence d'une activité physique régulière et un mode de vie trop sédentaire peuvent intensifier les déséquilibres hormonaux et rendre le SPM plus difficile à vivre. 

Une inflammation chronique, même de faible intensité, peut non seulement aggraver les douleurs physiques comme les seins sensibles ou les crampes, mais aussi exacerber les symptômes émotionnels, rendant la période prémenstruelle encore plus éprouvante.


Quelques conséquences à long terme du SPM...


Risque accru de fausse couche : 

Un faible taux de progestérone peut augmenter le risque de fausse couche précoce, car la progestérone est nécessaire pour maintenir l'endomètre en place et soutenir l'embryon en développement. 

Fibromes utérins : 

Les fibromes utérins sont des tumeurs non cancéreuses qui se développent dans l'utérus. Un déséquilibre hormonal, y compris un excès d'œstrogènes, peut favoriser leur croissance. 

Les fibromes utérins peuvent provoquer des saignements abondants, des douleurs pelviennes et des problèmes.

Varices :

L'excès d'œstrogène peut être lié à l'apparition ou à l'aggravation des varices. Les varices sont des veines dilatées et tordues qui se forment généralement dans les jambes. 

Lorsque les niveaux d'œstrogènes sont élevés, cela peut affaiblir les parois des veines et perturber la circulation sanguine normale, contribuant ainsi à la formation de varices.


La naturopathie au service de la femme atteinte d’un SPM


  • La proposition d’une alimentation variée, vraie, à dominance végétale, bio et de saison, adaptée aux besoins spécifiques de la femme

  • L’accompagnement du bien être émotionnel par la pratique d’exercices de respiration, l’olfaction des huiles essentielles, la méditation…

  • La lutte contre la sédentarité et la proposition d’une pratique régulière d’activité physique adaptée

  • Le soutien d’un sommeil suffisant et de qualité

  • La sensibilisation pour réduire l’exposition aux polluants et perturbateurs endocriniens

  • Le conseils d’actifs naturels pour venir plus spécifiquement en soutien, au cas par cas, selon chaque femme : plantes, huiles essentielles, micronutriments…


Pour conclure, le syndrome prémenstruel est un syndrome pouvant résulter de différents facteurs, de la prédisposition génétique, en passant par une alimentation inadaptée, un stress chronique, un sommeil insuffisant, etc. La naturopathie offre un accompagnement vers un mode de vie adapté aux besoins spécifiques de la femme. Elle propose des actifs naturels qui viennent en soutien de l’hygiène de vie. Cela représente un parcours personnel vers un mieux-être global. 

La femme est cyclique par nature. Pour une femme, comprendre et gérer son SPM, c'est avant tout prendre conscience de l’importance de se recentrer, d’accepter la fluctuation de l’énergie, de s'occuper de soi, d’apprendre à se prioriser lorsque c’est nécessaire.

 

Emilie Claquin, naturopathe

J'ai suivi en plus de ma formation initiale une spécialisation en naturopathie féminine à l’institut SANAVIE, donc spécialisée dans le SPM, mais pas seulement, aussi dans le SOPK, l’endométriose, la fertilité, etc.

Je consulte en visio ou en cabinet près de Marseille.

Ma passion dans la vie, c'est l'équilibre hormonal féminin. Vraiment, au-delà d'être une passion, je pense que c'est une mission de vie !






 
 
 

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